dimanche 8 juin 2008

* Se réapproprier l'individu

Impossible de passer à coté de cette hausse du coût de la vie (l’expression est d’ailleurs amusante... " le coût de la vie "...). La plus emblématique des denrées est certainement le pétrole tant nos modes de vies, de l’économie globale à jusqu’à celle de l’individu, sont liés à cette ressource énergétique.

130 $ le baril ! 140... 160 $ ! ! Jusqu’où ira le prix de l’or noir ? Cependant, le prix sur " le marché " n’est pas vraiment le plus intéressant à connaître. En creusant, quelle ne sera pas la surprise d’apprendre que le baril est vendu par l’OPEP entre 40 et 45 $ seulement ! S’en suit la question : d’où peut bien provenir ce triplement du prix sur le baril de brut ? Triplement que l’on retrouve ensuite à la pompe pour tout un chacun...
Et si le pétrole brut est somme toute éloigné de notre vie quotidienne, les chaussures le sont moins. Internet permet aujourd’hui dans des ventes, dites privées ou directes ou restreintes, d’acheter à des prix nettement moins chers toute sorte de produits de grandes marques. Surprise ! Une paire de chaussures vendue 80 euros dans le commerce se trouve vendue pour 10 euros. 10 euros sur lesquels le site vendeur se fait une marge conséquente puisque lorsque l’on cherche à combien revient la fabrication d’une chaussure de sport " hight tech ", on tombe sur des sommes dérisoires : 1 ou deux euros pas plus, transport inclus ! La standardisation, l’automatisation, les gains de productivité en tout genre, tout cela a permis de réduire les coûts de fabrication et de transport à presque rien. Et c’est la même question que pour le pétrole : comment explique t-on qu’un produit puisse passer de 2 euros à 80 alors que rien n’y est rajouté ou apporté ?

Le libéralisme pille le temps de vie des individus

Ces exemples sont l’illustration du processus de ponction des individus que le système libéral anglo-saxon a mis en place et augmente toujours davantage. Le triplement spéculatif du pétrole ou l’augmentation de 4000 % du prix d’une paire de chaussures n’ont rien de concret, rien de réel. Seul le désir de certains de toujours posséder davantage explique ce surcoût sur la vie de ceux qui ne sont que des employés, des personnes qui échangent leur temps de vie contre de l’argent. Car l’unité est là : le temps de vie. De la naissance à la mort, le temps est compté, alors comment est-il utilisé, dans quoi est-il investi ?
Avec un salaire de 1600 euros net par mois (ce qui est déjà bien au dessus de la moyenne), acheter une paire de chaussures à 80 euros demande l’argent reçu en échange de 8 heures de vie passées au travail, c’est à dire une journée mensuelle. Si l’employé pouvait payer les chaussures à leur prix réel, matériel, concret, il travaillerait seulement 12 minutes... 12 minutes. La soif de possession de certains conduit les autres à user leur temps... pour rien ! Sur 8h, 7h 48 sont usées rien que pour le désir compulsif, névrotique, de posséder toujours et encore plus. L’esclave est celui qui use son temps de vie pour un autre, et 7h48 représente 97. 5 % de 8h. 97. 5 % du travail fourni par l’employé ne sert concrètement à rien. Le libéralisme anglo-saxon légalise l’esclavage moderne car il a rendu " normale " et " acceptable " cet usage du temps de vie pour d’autres. " Travailler plus pour gagner plus ", voila une rhétorique dont le seul but est d’endormir, de troubler les idées, brouiller l’esprit critique.

L’usage de soi pour créer des richesses

L’individu est éduqué par le libéralisme jusque dans sa vie intime. Pour ceux qui en doute, qu’ils se demande d’où peut bien venir ce goût pour le rose chez les petites filles, pour les voitures chez les petit garçons, et les exemples quotidiens sont légions. Ouvrir la télévision suffit pour " voir ".
Dans cette éducation distillée, pas question d’armer les individus. Il convient de les brouiller.
Or l’usage de soi est primordial à l’individu pour gérer son existence. Passer 97. 5 % de son temps de vie à " ne rien faire ", c’est perdre sa vie, c’est condamner ses possibilités de créer, de penser, de profiter de la vie.

Extrait de la Chronique Évariste

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