jeudi 8 avril 2010

* Pour un véritable développement durable

Depuis huit ans, les Français sont invités à changer d’habitudes lors des Semaines du
développement durable de début avril : beaucoup de mots pour pas grand-chose.
Ce qui est surtout durable, en effet, c’est la liste des habitudes à changer, qui ne varient guère : il
faut réduire les déchets, installer des panneaux solaires, se déplacer autrement, protéger la
biodiversité, économiser l’eau et… consommer « responsable » ! La fiche « consommation » du
Ministère de l’écologie exhorte à manger bio et à s’informer des impacts en carbone. Voyons les
3 exemples donnés :
1 litre d’eau minérale génère 120 g d’équivalent CO2
1 tablette de chocolat : 250 g d’équivalent CO2
1 Tee-shirt : 4 kg d’équivalent CO2.
Parfait ! Maintenant, vous ne verrez nulle part que selon l’étude 2006 de l’Université
Britannique de Cranfield, 1 kg de viande de boeuf génère, lui, 16 kg d’équivalent carbone…
Vous ne verrez pas davantage que selon l’étude 2008 de l’Institut de l’environnement de
Stockholm, produire 1 seul kg de viande requiert de 5000 à 20 000 litres d’eau, soit un bain par
jour pendant 1 à 4 mois… (c’est du propre !)
De même, vous aurez du mal à savoir que la population d’animaux d’élevage en Bretagne
produit l’équivalent de la pollution organique de 60 millions d’habitants (soit les excréments de
la population française répandus sans traitement sur le sol breton…)
On ne vous dira pas non plus que près de 30 % des poissons consommés en France
proviennent de l’aquaculture, en particulier des fermes aquatiques de Norvège, et que selon les
données de l’Agence norvégienne de contrôle de la pollution, la production piscicole de ce pays
rejette 2 à 3 fois plus de déchets que n’en produit sa population (humaine)…
Et si vous voulez savoir que pour alimenter le bétail français, il faut importer des millions de
tonnes de tourteaux de soja, essentiellement du Brésil et de l’Argentine, ce qui est une cause de
déforestation, d’érosion de biodiversité, de harcèlement des populations locales et de pollution
transgénique, eh bien, vous repasserez.
Il est honteux, irresponsable et désastreux de parler de développement durable sans
aborder la question d’une réduction de la consommation de viande, de poisson et de
produits animaux.
En France, instaurer une journée 100 % végétal par semaine réduirait par exemple les émissions
de gaz à effet de serre d’une façon équivalente à retirer 5 000 000 de véhicules de nos routes.
De même, les vertus environnementales de l’alimentation bio s’évanouissent si l’on ne change
pas la structure de son alimentation ; elles deviennent par contre d’autant plus influentes que l’on
diminue sa consommation de produits animaux.
L’Association Végétarienne de France demande que l’on dise la vérité et que l’on cesse de
choyer un lobby de l’élevage qui se soucie de développement durable comme d’une guigne. Le
vrai développement durable passe par une alimentation durable et cela implique de réduire sa
consommation de produits animaux. Il faut le dire et arrêter d’occulter la vérité.
Plus d’informations sur www.vegetarisme.fr

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