mercredi 23 novembre 2011

* Epigénétique - Nous sommes ce que nous mangeons

Nous sommes ce que nous mangeons, est un documentaire (0h42) sur l’épigénétique, le domaine scientifique qui étudie comment notre environnement et notre histoire individuelle influent sur l’expression de nos gènes.

Le terme épigénétique définit les modifications transmissibles et réversibles de l’expression des gènes ne s’accompagnant pas de changements des séquences nucléotidiques.
Ce terme qualifie ce qui résulte de modifications de l’ADN ou des protéines liées à l’ADN. Les changements peuvent se produire spontanément, en réponse à l’environnement, à la présence d’un allèle particulier, même si celui-ci n’est plus présent dans les descendants. Un allèle désigne un des 2 gènes formant une paire, comme par exemple XX chez la femme et XY chez l’homme.
Ce type de régulation peut cibler l’ADN, l’ARN ou les protéines et agir au niveau du noyau ou du cytoplasme. Les modifications épigénétiques constituent l’un des fondements de la diversité biologique.

L’épigénétique se propose d’étudier les effets qui sont hérités d’une cellule à sa descendante lors de l’embryogenèse, de la régénération ou du remplacement des cellules, des tumeurs, des cultures de cellules ou de la réplication d’organismes unicellulaires.
Depuis quelques temps, on observe un intérêt croissant pour le fait que certains caractères épigénétiques hérités pouvaient être transmis lors de la réplication de cellules, nommée la méiose, voire subsister d’une génération à l’autre pour des organismes multicellulaires.
Les phénomènes épigénétiques constituent un programme qui déciderait quels gènes activer ou, a contrario, inhiber. L’environnement influence ces signaux épigénétiques qui peuvent ainsi subir de petits changements. Ces épimutations sont plus fréquentes que les mutations classiques de l’ADN.

Pourquoi deux vrais jumeaux ne sont-ils pas sujets aux mêmes maladies ? Parce que, pensent aujourd’hui les chercheurs, de nombreux facteurs influent sur notre organisme et, en premier lieu, l’alimentation. Celle-ci aurait une influence directe sur nos gènes et ceux de nos descendants.
En fonction de votre environnement, de votre alimentation, de la pollution, vous pouvez avoir une modification de l’expression de vos gènes qui aura une influence sur votre vie présente et qui sera transmise ou non à vos enfants.
Au cours du développement, vient ainsi s’ajouter à l’héritage génétique une programmation par des processus épigénétiques, elle-même sous l’influence d’une multitude de facteurs environnementaux, y compris psychologique.

Sans avoir identifié les porteurs de ces modifications transmissibles, des études sur le poids des nouveau-nés lors de la famine aux Pays-Bas du XXè siècle ainsi que chez leurs descendants, et sur les drosophiles, des larves soumises à des températures élevées, ont montré l’influence de l’environnement sur la diversité du vivant.
Une autre étude faite sur une population dont étaient référencés tous les individus ainsi que leurs alimentations en fonction des récoltes a montré qu’une grand-mère ayant vécu une famine transmet cette information à sa descendance et par conséquent modifie l’ADN de son petit-fils, qui peut développer des maladies alors qu’il n’a jamais connu de famine.
Ce phénomène impliquerait que certaines maladies ne sont pas dues à une variation de la séquence d’ADN mais peut-être à des épimutations.

Les mécanismes épigénétiques constitueraient de nouvelles cibles pour la mise au point de médicaments spécifiques. En attendant cette confirmation, nous pouvons déjà reconsidérer notre hérédité et défendre l’idée que nous ne sommes pas que le pur produit de nos gènes.

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