Un virus qui a tué "au moins 2 185 personnes dans le monde" selon l'Organisation mondiale de la santé peut-il être responsable d'une pandémie ? C'est la question que pose, dans plusieurs médias allemands, un chercheur italo-britannique indépendant. Le virologue Tom Jefferson affirme que l'OMS a récemment assoupli sa définition d'une pandémie. Pour mieux servir les intérêts de l'industrie pharmaceutique ? L'organisation dément.
"Le virus dominant." Vendredi 28 août, l'Organisation mondiale de la santé affirme dans une note que le H1N1 "est devenu le virus de grippe dominant dans le monde, supplantant désormais la grippe saisonnière". Selon son décompte, la grippe porcine a tué "au moins 2 185 personnes" dans le monde. Plus de 177 pays sont touchés par la maladie. C'est beaucoup ? Pas forcément. Chaque année, on estime qu'environ 5 000 Français meurent, directement ou indirectement, de la grippe. Et les deux dernières pandémies de grippe, en 1957 et en 1968, ont fait plusieurs centaines de milliers de morts.
Le terme "pandémie", utilisé par l'OMS depuis qu'elle est passée en "phase 6" le 11 juin, serait-il exagéré ? C'est l'avis d'un chercheur spécialisé, Tom Jefferson, qui travaille à Rome pour l'ONG "Cochrane collaboration".
Dans une interview diffusée le 25 août dans l'émission Frontal21 sur la ZDF, deuxième chaîne publique allemande (et que nous a signalé un @sinaute exilé), il attaque sévèrement l'organisation. Vous pouvez trouver l'émission intégrale ici (le reportage où Jefferson intervient correspond à la première vidéo dans le cadre orange). En cas de légères erreurs de traduction, veuillez bien pardonner notre allemand rudimentaire. |
Selon Jefferson, l'OMS aurait donc modifié aux environs du mois de mai sa définition du terme "pandémie". Auparavant, il aurait forcément impliqué un nombre élevé de morts et de malades. Ce n'est plus le cas, ce qui autorise la déclaration de l'état de pandémie pour la grippe A.
Le reportage indique ensuite que des représentants de l'industrie pharmaceutique, dont des fabricants du vaccin anti-grippe H1N1, siègent comme observateurs à l'OMS. Et sous-entend fortement qu'ils auraient joué de leur influence pour gagner de l'argent.
Fin juillet, Jefferson avait déjà tenu des propos semblables dans l'hebdomadaire allemand Der Spiegel. Voici l'interview traduite en anglais par le magazine, et sa version française, réalisée par le site alterinfo.net. Le chercheur désigne clairement l'industrie pharmaceutique : "Parfois on a le sentiment qu'il y a tout un secteur industriel qui attend presque qu'une pandémie éclate."
Quel crédit accorder à ce chercheur ? Le médecin Marc Zaffran, plus connu sous son nom de plume Martin Winckler, qui avait déjà appelé à ne pas céder à la panique sur son blog, lui fait confiance. Joint par e-mail par @si, il n'y va pas par quatre chemins : "Le projet Cochrane est un projet indépendant d'analyse des informations médicales. C'est une valeur sûre, objective et extrêmement fiable".Pour lui, le discours de Jefferson "est scientifique, alors que celui des gouvernements (et de l'OMS, influencée par l'industrie qui fait probablement pression sous une forme ou une autre, car l'OMS a besoin d'argent pour financer les campagnes de santé dans les pays en développement) n'est pas crédible".
Mi-juin, un éditorialiste du Los Angeles Times avait lui aussi questionné la définition actuelle de l'OMS. Mais lui situait sa modification bien plus tôt que mai 2009 : "En 2005, l'OMS a promulgué une définition qui ignore pratiquement le nombre de cas, et complètement les morts."
Troublante définition sur le site de l'OMS
Qu'en est-il réellement ? La définition d'une pandémie de grippe pour l'OMS est disponible dans ce document (PDF) : la phase de pandémie est caractérisée par l'apparition de foyers de maladie dans au moins trois pays, répartis dans au moins deux régions du monde différente. Il n'y a effectivement pas de référence au nombre de malades ou de morts.
Et pourtant, le 4 mai 2009, CNN révélait qu'on trouvait jusqu'à cette date sur le site internet de l'OMS une trace d'une autre définition, indiquant qu'une pandémie cause "un énorme nombre de morts et de malades". Répondant aux questions de CNN, une porte-parole de l'Organisation a parlé d'"erreur" et s'est excusé "pour la confusion" : la définition aurait "été établie il y a quelques temps et peignait un tableau plutôt sombre, qui pouvait être très effrayant".
Voici donc d'où vient le mois de mai, cité par Jefferson comme date de la modification.
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Ce n'est pas terminé... toujours pour se défendre d'avoir modifié ses critères, et faire bonne mesure, l'OMS fournit également un document semblable (le PDF est ici), datant cette fois de 1999. A cette date, plaide l'OMS, il n'était pas question d'un "énorme nombre de morts".
Le document mentionnait seulement un "nouveau sous-groupe du virus", des foyers "dans plusieurs pays" et des données indiquant qu'une "sérieuse morbidité et de mortalité dans au moins un secteur de la population" est probable. |
Bref, comme le résumait le chroniqueur médical du New York Times le 9 juin, il est très difficile de s'accorder sur une définition unique du mot pandémie. Il signale même que les plus importants manuels de médecine américains n'en donnent pas de définition !
Le Monde joue la panique
Et dans cette incertitude totale, où les gouvernements font le maximum pour ne pas être accusés plus tard d'avoir sous-estimé le problème, le rôle des médias est primordial. C'est pourquoi il est permis de s'interroger sur la Une du Monde daté du 27 août. On pouvait y lire que "la mortalité directe du H1N1 serait cent fois celle de la grippe saisonnière". Forcément effrayant lorsqu'on a en tête le nombre d'environ 5000 morts causés chaque année par la grippe classique, rien qu'en France.
L'article auquel se rapporte la Une est titré de la même façon... Et seuls ceux qui l'auront lu attentivement pourront chasser toute inquiétude excessive. Il s'agit d'une interview de l'épidémiologiste reconnu Antoine Flahault, que nous avons déjà invité sur notre plateau en mai. Que dit-il ? Certes, on constate une mortalité directe "100 fois supérieure à celle de la grippe saisonnière". Mais quelques lignes plus tôt, il a pris soin de préciser que cette mortalité directe était très rare. Ce sont plutôt les complications de la grippe qui tuent, comme il nous l'avait expliqué. Alors en France, chaque année, combien de morts directes de la grippe ? "A ma connaissance, pas plus de 5 à 6 cas."
Evidemment, une manchette du Monde indiquant que "le H1N1 pourrait tuer directement 500 à 600 personnes en France" aurait été moins vendeuse.
1 commentaire:
Nous faisons face à une des plus grandes tentatives de manipulation de notre histoire moderne, impliquant des milliers de complices (dans les mondes politique, militaire, médical, scientifique et médiatique).
Les experts de la santé ont confirmé la nuit dernière que le virus de la grippe porcine H1N1 avait infecté des dindes. C’est le premier cas de H1N1 chez des oiseaux. Les scientifiques ont averti que l’apparition du virus chez les volailles pourrait mener à l’apparition d’une forme mortelle si ce virus se mélange avec le virus létal de la grippe aviaire.
C’est ce qu’ils cherchaient, c’est chose faite…
“Si le virus A se recombine avec celui de la grippe aviaire (H5N1), il faut redouter le pire. En 2003, la mortalité atteignit 70% sur la péninsule indochinoise.Un scenario intermédiaire, l’équivalent d'une grosse grippe saisonnière dans les pays développés, mais qui pourrait être dramatique clans les pays dont l'espérance de vie ne dépasse pas 5o ans, touchés par la dénutrition, le paludisme, le sida, la tuberculose, et ayant peu d'accès aux médicaments.”JPW
http://lesdernieresnouvellesdumonde.blogspot.com/2009/09/la-grippe-porcine-ete-decouverte-chez.html
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