mardi 14 octobre 2008

* Sarkozy et l' "agité du bocal"

Une fois de plus le président français fait preuve d'élégance et de finesse...
Après "Casse-toi pauvre con!", voici "l'agité du bocal".

Vidéo du Parisien.fr : Sarkozy et l' "agité du bocal" :
http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafYH3j.html

- Vidéo du Parisien.fr - 10 octobre 2008 - Salon de l'auto : " l'agité du bocal" s'explique : http://videos.leparisien.fr/video/iLyROoafYH1q.html



Editorial de Marie-Jeanne Husset, directrice de la rédaction de 60 millions de consommateurs
Octobre 2008 – N°431 - http://www.60millions-mag.com

Les constructeurs nous trompent : la preuve

Les constructeurs automobiles constituent un lobby dot on ne soupçonne pas toujours la puissance. Depuis des années, ils œuvrent à Bruxelles avec habilité et efficacité pour éviter des règles qu’ils jugent trop contraignantes et imposer les leurs. Il faut dire qu’ils ne manquent pas d’arguments pour attendrir les parlementaires. Défense de la compétitivité de l’industrie européenne et de l’emploi, le chantage, même fallacieux, marche à tous les coups. Dernier exemple en date, les discussions entreprises ces derniers mois pour aboutir à une législation réduisant les émissions de gaz carbonique (CO2) des véhicules.

Malgré leurs promesses, les constructeurs ont développé des voitures plus puissantes et plus lourdes, donc plus gourmandes en carburant.

Le dérèglement climatique est unanimement reconnu en Europe comme l’un des défis majeurs à relever. L’automobile contribue fortement à l’accroissement des gaz à effet de serre. Elle représente 12% des émissions de CO2 en Europe, 14% en France. Dans leurs publicités, les constructeurs rivalisent d’imagination pour défendre l’écologie et le climat menacé. Dans la vraie vie, c’est une autre affaire. La législation que va peut-être adopter l’Union européenne à la fin de cette année est un modèle de compromission et de recul. En l’occurrence, ce sont les constructeurs allemands qui ont imposé leur diktat, avec le silence complice de leurs homologues français et italiens. Ainsi, l’objectif initialement prévu fixait un seuil de 120 g de CO2 rejeté par kilomètre parcouru pour les véhicules mis sur le marché en 2012. La France soutenait cette position, mais l’Allemagne la combattait. Au printemps dernier, Nicolas Sarkozy concédait à Angela Merckel un seuil plus favorable aux constructeurs allemands, producteurs de véhicules lourds, puissants, et donc gourmands en carburant. Ce sera donc 137 g de CO2/km pour 60% des voitures mises sur le marché en 2012, sinon, il n’y aura pas d’accord sous la Présidence française de l’Union européenne.

Concernant la norme en vigueur pour l’affichage de la consommation de carburant des véhicules neufs, tous les scientifiques savent depuis des lustres qu’elle ne reflète pas du tout la réalité. Certes, ce que consomme une voiture dépend de la façon de conduire du conducteur, mais nos essais montrent que cette consommation est toujours sous-évaluée. L’acheteur ne dispose donc pas d’une information loyale pour faire son choix. Il ne peut pas estimer au plus juste son budget carburant. Pourtant, cette norme, que les constructeurs ont eux-mêmes établie, sert toujours de base au cadre juridique.

Nos essais prouvent que la consommation réelle est supérieure de 20 à 60% à celle annoncée par les constructeurs.

Alors qu’il devient urgence d’engager notre société dans l’économie de l’après-pétrole et d’entreprendre une révolution énergétique, les constructeurs automobiles continuent de mener un combat d’arrière-garde. Sans réaliser que le vent a tourné et pourrait leur être fatal.

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