dimanche 18 janvier 2009

* LIESI n° 174 - Janvier 2009

LETTRE D’INFORMATIONS
ECONOMIQUES STRATEGIQUES
INTERNATIONALES

Numéro 174
14 janvier 2009

PLAN DU « CARTEL BANCAIRE »
POUR RUINER
LA CLASSE MOYENNE

« Je pense que les institutions bancaires sont plus
dangereuses pour nos libertés que des armées entières
prêtes au combat. Si le peuple américain permet un
jour que des banques privées contrôlent leur monnaie,
les banques et toutes les institutions qui fleuriront
autour des banques priveront les gens de toute
possession, d'abord par l'inflation, ensuite par la
récession, jusqu'au jour où leurs enfants se réveilleront,
sans maison et sans toit, sur la terre conquise par leurs
parents ».
Thomas Jefferson, 1802.

Dans son interrogatoire, Rakovski parle du krach de
1929 et de la grande dépression comme d’une
« révolution américaine ». « Elle a été délibérément
précipitée par les Illuminati pour leur profit, pour casser
l’Américain classique et pour prendre le pouvoir politique ».
« L’homme à travers lequel ils firent usage d’une telle
puissance était Franklin Roosevelt. Avez-vous compris ?
En cette année 1929, la première année de la
révolution américaine, en février, Trotski quitte la
Russie ; le krach se passe en octobre… Le
financement de Hitler est validé en juillet 1929. Vous
pensez que ceci s’est passé par hasard ? Les quatre
années de gouvernement de Hoover furent utilisées
pour la préparation de la prise de pouvoir aux Etats-
Unis et en URSS : ici au moyen d’une révolution
financière, et là-bas [Russie] à l’aide d’une guerre
[Hitler, Seconde Guerre mondiale] et la défaite qui devait
suivre ». [Extraits de l’interrogatoire de Rakovski.]
Quid des quatre dernières années de G.W. Bush ?

2009 verra le retour de l’inflation
avant l’hyper-inflation

En décembre 2008, le président Sarkozy a présenté
son plan de relance. Selon des sources confidentielles,
les technocrates de Bercy ont appelé l’Elysée à une
grande vigilance sur les déficits. Explication officieuse :
une grosse tension sur les taux d’intérêt1 est attendue
au cours des prochains trimestres. Voilà pourquoi le
nouveau plan de relance est plus proche de 20 milliards
d’euros que de 26 milliards annoncés. Dans le même
temps, d’aucuns sont effrayés en découvrant la
glissade persistante du déficit des finances publiques
américaines. On tablait sur un déficit de 1 000 milliards
dollars pour la première année d’Obama à la Maison-
Blanche ; en réalité, il sera compris entre 1 500 et
2 000 milliards de dollars… soit 15% du PIB.
Ces derniers mois, les banquiers internationaux ont
exigé des responsables des banques centrales
européenne et américaine, qu’ils ouvrent les vannes de
la création monétaire au maximum et que l’argent soit
créé ex-nihilo. Ils ont aussi fait passer, via les
« experts » à leur solde, un message aux marionnettes
gouvernant les Etats démo(n)cratiques : creusez les
déficits publics et expliquez au brave peuple qu’il n’a
pas de raison de s’inquiéter. Cela ne lui coûtera pas un
sou car les choses vont aller mieux. Etant sur un siège
éjectable, celles-ci ont promptement obéi, craignant
sans doute la puissance du parrain du « cartel
bancaire » dont les descendants ont choisi le blason
des Khazars comme emblème.
Pour le moment, les liquidités créées en quantité
phénoménale et destinées au système financier qui se
cannibalise d’amphétamines monétaires, n’a pas
encore produit de tension sur les taux d’intérêt. Mais les
technocrates de Bercy voient, au loin, des nuages très
sombres s’approcher et ont déjà lancé un avis de
tempête à certains proches de l’Elysée. Un autre krach
menace 2009 : le KRACH OBLIGATAIRE. Surviendra
t-il au printemps ? « Selon certains experts, les
indicateurs récents montrent que le choc devrait être si
violent qu’il est pratiquement acquis que le Produit
intérieur brut (PIB) devrait être en recul sur l’ensemble
de l’année en Europe et aux Etats-Unis »2.
A l’inverse des commentaires actuels, LIESI prédit que
la destruction de l’argent par l’argent finira par pousser
les taux d’intérêt à la hausse. A ce moment-là, les
portefeuilles d’obligations détenus par les
compagnies d’assurance perdront de leur valeur.
Les abonnés de LIESI seront à l’abri d’un tel scénario.
Nous savons que plusieurs responsables politiques
sont déjà informés de cette prochaine catastrophe
concoctée par les chefs d’orchestre de la crise. Mais,
au lieu d’assumer leurs responsabilités d’élus, ils
cherchent à prendre des mesures discrètes pour se
protéger personnellement. Les grandes entreprises
arrêtent les recrutements et préparent des plans de
licenciements monstres. Comme nous l’annoncions
récemment, les premiers suicides apparaissent. Ce
n’est malheureusement qu’un début. Malgré tout cela, il
faut garder espoir car le plan des leaders du
matérialisme athée échouera.
Il y a quelques semaines, LIESI citait une confidence
faite par une source frayant avec les dirigeants du
cartel bancaire : « Ils veulent augmenter de deux
millions le nombre de chômeurs en France ».
Conscients de l’importance de cette confidence, nous
scrutons les statistiques mensuelles et concluons qu’ils
sont apparemment en avance sur leur calendrier. Pour
l’Allemagne, l’OCDE anticipe 700 000 chômeurs
supplémentaires au cours des deux prochaines
années. Le gouvernement allemand est parfaitement
lucide. D’ailleurs, A. Merkel a averti ses citoyens qu’ils
devaient se préparer « à des temps difficiles ».
Dans les cercles de l’establishment, les mesures prises
ces derniers mois consistent à inonder le système
d’argent improductif, lequel se détruit très rapidement.
Et pour la suite ? La Banque d’Angleterre envisage
d’accélérer la création monétaire avec la planche à
billets. Sa direction annonce qu’elle va suivre « une
politique d’assouplissement quantitatif ». Selon le Daily
Telegraph du 6 décembre 2008, « les mesures
envisagées comprennent l’achat d’actifs, comme la
dette publique ou des investissements commerciaux,
par la Banque ou le Trésor, ainsi que l’expansion du
bilan de la Banque, afin d’injecter de nouvelles
liquidités dans le secteur bancaire. […] Toutefois, il y a
longtemps que la Banque centrale américaine a choisi
cette solution. […] Seule la BCE exprime de la
retenue ». Avec cette manière d’agir, le « cartel
bancaire » obtiendra t-il l’hyper-inflation3 ?

Le « test » russe

Ayant déjà abordé la crise argentine, nous allons plutôt
parler ici de ce qui s’est produit en Russie lorsque les
techniciens de Wall Street et de la City y ont concrétisé
un scénario hyper-inflationniste. A l’époque, le KGBiste
M. Gorbatchev laissait les commandes à B. Eltsine
après un simulacre de putsch, tandis que les services
secrets russes engageaient une procédure
machiavélique en vue de détourner des milliards de
dollars vers des comptes étrangers pour préparer
l’avenir poutinien et devancer le futur scénario hyperinflationniste
de l’Occident. Quelles furent les
conséquences d’un tel scénario sur la vie des gens ?
Voici ce qu’écrit Hélène Blanc dans son ouvrage KGB
Connexion : « Du jour au lendemain, les économies de
la majorité des Russes se trouvent dévaluées pour
cause d’inflation galopante. Par exemple, la somme qui
suffisait, fin 1991, à acheter une voiture ne couvrait plus
le prix d’un vélo début 1992. De même, l’argent mis de
côté pour acquérir un téléviseur ou un réfrigérateur
permettait-il tout juste de se payer un kilo de saucisson.
Parallèlement, le niveau de vie se dégrade
vertigineusement. […] Evidemment, les fortunes des
gens bien renseignés [anciens ou nouveaux
nomenklaturistes, jeunes loups issus du Komsomol – la
jeunesse communiste –, membres des services secrets
et du milieu criminel] avaient été converties en valeurs
sûres ou en devises bien avant la dévaluation du
rouble. Une fracture sociale irréductible émerge
soudain au grand jour : près de 80% de la population a
été rejetée sans ménagement en dessous du seuil de
pauvreté tandis que l’essentiel des richesses du pays
se trouve détenu par 5 à 7% [2 à 3% d’après le défunt
général Lebed] des Russes »4.
Est-ce clair ? Plutôt que d’inventer des scénarios
compliqués, le « cartel bancaire » prépare une version
de ce plan pour l’ensemble de l’Occident.
Maintenant, qu’a fait le KGBiste Gorbatchev avant
ce scénario ? Selon le géologue Alexandre Portnov,
de 1988 à 1990, Mikhaïl Gorbatchev autorisa la vente
de 1 200 tonnes d’or soviétique, provoquant la chute
des cours de l’or sur le marché international. Pour
l’URSS, le préjudice causé s’élevait à 3 milliards de
dollars. Cet argent a bien sûr permis aux services
secrets russes d’investir à l’étranger en vue de
l’avenir, assurant plus de 7 000 comptes de
liquidités confortables pour des opérations
confidentielles. Ces opérations confidentielles ont,
bien évidemment, un rapport avec le Plan Andropov,
lequel a anticipé la chute de l’URSS, la déconfiture
économique de l’Occident, mais aussi son invasion lors
de mouvements sociaux incontrôlables et de troubles
politiques, sans doute liés à une vacance de
l’exécutif… Voilà pourquoi LIESI ne tombera pas dans
le panneau de la désinformation classique des grands
médias pour qui des milliers d’oligarques ont détourné
au vu et au su du KGB de l’argent à titre personnel.
Cette histoire est pour les « idiots utiles », expression
de Lénine. Dans ses grandes lignes, l’opération a
été pilotée… par ces mêmes réseaux qui ont
constitué de nombreuses caches en Europe
contenant de… nombreuses pièces d’or.

Le piège du « cartel bancaire »
est préparé depuis des années

Nous vivrons donc probablement ce que l’Allemagne a
connu entre octobre et novembre 1923. Pour sa part, le
gouvernement du Zimbabwe annonce qu’il va imprimer
des billets de banque de « 200 millions de dollars ».
Aujourd’hui, les Etats-Unis et l’Europe connaissent de
graves difficultés financières et économiques du fait
que leurs monnaies respectives sont extrêmement
surévaluées par rapport aux autres monnaies du
monde entier. Le dollar et l’euro paraissent des
monnaies fortes parce qu’elles reposent sur de
l’illusion.
Que se passe t-il en ce moment ? La BCE, de même
que la FED, disposent de réserves d’or. Les banquiers
centraux américains gardent le secret sur leurs propres
réserves, mais l’on sait que la BCE dispose
approximativement de 2 000 tonnes d’or. Depuis
quelques mois, pour freiner la chute des indices
boursiers européens et des banques, la BCE cède ses
stocks d’or en ventes privées, secrètes, à la Russie, à
la Chine et à l’Arabie saoudite. En échange, ces pays
acceptent d’injecter des liquidités dans l’économie
européenne, ce qui soutient les marchés financiers et
évite la banqueroute du système bancaire occidental.
La chute de la bourse américaine en 2008 représente
une perte de 7 300 milliards de dollars. La chute des
indices boursiers serait bien pire sans les injections
massives de liquidités par les banques centrales. A ce
jour, les banquiers veulent convaincre le quidam qu’il
existe de la liquidité dans le marché. Mais la confiance
n’est plus là et, répétons-le, ces injections
s’accompagnent d’importantes ventes d’or5.
Face à la crise, la BCE et la FED viennent
conjointement de baisser leurs taux d’intérêt pour
rendre le crédit moins cher et donc pour relancer
l’économie financière. Malgré cela, l’économie ne
donne aucun signe de reprise parce que, répétons-le,
la confiance n’est plus là. Plus on baisse les taux, plus
on rend le crédit facile6,… mais l’on aggrave aussi
l’inflation des prix puisque l’on fait circuler de l’argent.
Il y a quelques années, le Japon avait des taux au
plancher et le yen n’avait plus aucune valeur.
Curieusement, quelques heures seulement après la
décision des responsables de la Banque centrale
américaine de baisser les taux à 0, les sept plus
grosses banques américaines qui manipulent les cours
de l’or à la baisse depuis le printemps 2008 ont inversé
leurs positions et sont passées à l’achat.
On se dirige donc en Europe vers une situation où les
pays vendent de plus en plus d’or. Leurs réserves
chutent parce ces pays ont besoin d’argent frais et de
relancer le crédit. Cela se fait au détriment de leur
monnaie. Si l’Europe n’a plus ses banques, toute
l’Europe est à genoux ! Donc l’Europe ne peut pas se
permettre de les laisser tomber. Si, pour sauver les
banques, il faut détruire l’euro, ouvrir la porte grande
ouverte à l’inflation, tant pis ! Même chose pour
l’Amérique qui est déjà quasiment en BANQUEROUTE.
Ces derniers temps, la Chine, la Russie et les pays
arabes ont eu de la croissance et stockent l’or par
milliers de tonnes. Autrement dit, à terme, la puissance
économique passe au Moyen-Orient et à l’Asie. Pour
sauver leurs banques et leur immobilier, l’Europe et
l’Amérique vont être contraintes de laisser
l’inflation des prix exploser, l’or partir vers de
nouveaux sommets. Elles n’ont presque plus le choix
et 2009 marquera très certainement la fin des
manipulations de l’or, comme celle de l’effondrement du
dollar US. Mais pour l’heure, on continue de liquider les
bijoux de famille afin de maintenir de la liquidité dans le
marché.
Certes, certaines banques vont probablement survivre,
mais les gens n’auront plus de quoi acheter leur pain,
faire leur plein d’essence, parce que leur salaire ne
sera plus indexé sur l’inflation des prix. Quand viendra
le moment d’imposer une réforme monétaire, l’on
demandera aux pays européens et à l’Amérique de dire
ce qu’ils ont : pas de croissance, beaucoup moins d’or.
Mais que vaudra donc votre monnaie ? Sur quoi
repose-t-elle de tangible ?

Un exemple patent :
le « fonds stratégique
d’investissement » de Sarkozy

L’Elysée n’apprécie pas du tout que l’on compare le
fonds stratégique d’investissement de 20 milliards
d’euros avec un fonds souverain à la française.
Pourquoi ? N’était-ce pas pourtant l’idée d’origine ?
Que cache cette polémique sémantique ? Philippe de
Fontaine-Vive, ancien de Bercy et vice-président de la
Banque européenne d’investissement (la Banque des
Etats de l’Union européenne), s’est confié sur l’attitude
de l’Elysée : « Un fonds souverain, c’est lorsqu’un Etat
très bien géré décide de stériliser ses surplus et de les
placer de façon pertinente sur trente ans afin de
garantir l’avenir de la génération qui vient. En France,
on ne peut pas parler de fonds souverain, mais de
déficit souverain ». D’ailleurs, en septembre, le déficit
cumulé depuis janvier 2008 atteint un peu plus de 40
milliards d’euros. Franchement, s’il est vrai (?) que N.
Sarkozy n’a pas vu la crise venir, il a pourtant eu du
flair en décidant de doubler son salaire dès son
arrivée ! LIESI s’accorde avec le commentaire de Peeer
Steinbrück [ministre des Finances allemand] quand il
déclare à Der Spiegel : « Je ne crois pas que ce soit
honnête de donner l’impression que nous pouvons
sortir de la crise au moyen du fric de l’Etat ».
Autrement dit, ceux qui agissent en complices de la
City et de son porte-parole, G. Brown, ne seraient pas
« honnêtes ». Comme LIESI l’a dit, cet argent sera
transformé en « dettes publiques » sur le dos du
contribuable. Voyez le prochain résultat financier de la
Caisse des dépôts et des consignations… L’institution
n’a jamais été déficitaire depuis sa création, en 1816.
A. Merkel s’est, à juste titre, permis d’ajouter : « Nous
ne voulons pas participer à un concours de
surenchère… un concours dénué de sens et impliquant
des milliards. Par les temps qui courent, nous avons
une responsabilité envers le contribuable ».
Autrement dit, suivant notre analyse d’antan de la
prophétie de Lénine, A. Merkel confirme connaître le
plan du bloc de commandement russe et son exécution
par ses courroies de transmission. Pourquoi selon
vous, assiste t-on à un rapprochement Berlin/Moscou
de plus en plus évident alors qu’il y a quelques mois
encore, A. Merkel adoptait un langage plutôt coloré
contre Moscou ? N’oublions pas qu’elle a été intégrée à
la hiérarchie communiste lors de sa première carrière
en Allemagne de l’Est ! Les dés sont pipés et les
choses tourneront selon nos projections.
L’examen des dernières délibérations de l’Otan
(cassure entre les Etats-Unis et les pays de la « vieille
Europe » de l’Ouest), les contradictions entre les
différents gouvernements sur la manière de résoudre la
crise, la « méfiance accrue » entre Paris et Berlin, etc.,
traduisent la panique qui gagne les milieux politiques
officiels. Petit à petit, chacun va tirer la couverture à soi
et le grand désordre s’installer. Dans de telles
circonstances, comment imposer une réforme
monétaire supranationale qui puisse durer ?

L’Islande : un cas isolé ?
Pas pour longtemps !

Aujourd’hui, 300 000 Islandais sont confrontés à une
crise économique et sociale redoutable. C’est l’un des
premiers pays à subir les conséquences réelles de la
crise financière. Comme il était très vulnérable, il est
tombé le premier, suivi maintenant de l’Espagne et de
l’Irlande7. L’Islande traduit des évolutions inévitables
qui se produiront bientôt dans d’autres pays, où
l’accumulation de dettes est absolument non productive
en matière d’emploi puisqu’elles sont, avant tout,
destinées au soutien d’un secteur bancaire
irrémédiablement perdu. Comme il fallait s’y attendre,
l’effondrement du système bancaire islandais a
entraîné l’économie du pays dans un déclin brutal. Le
gouvernement a été contraint de reprendre les trois
principales banques. Par effet domino et malgré les
menaces britanniques, de nombreux particuliers et
sociétés étrangères ne pourront très probablement pas
récupérer leurs fonds.
Quelle solution fut choisie par le « cartel bancaire » ?
Aujourd’hui, l’Islande est en défaut de paiement. Si le
FMI est intervenu en prêtant de l’argent, il a exigé en
contrepartie du gouvernement islandais l’application de
« programmes d’ajustements structurels » ! C’est ce
que LIESI appelait récemment les mesures schachtiennes.
Cela fait partie d’un plan pervers « d’administration
des dettes nationales ». La monnaie islandaise s’est
effondrée de moitié, le PIB s’est contracté de 15% et
l’inflation atteint plus de 17%. Inutile de préciser que le
prix des denrées alimentaires vient de s’envoler en
quelques semaines de 30% et le chômage grimpe
jour après jour8. Voici l’un des derniers titres du
Huffington Post : « Qui aurait pu prévoir une révolution
en Islande ? » « Aujourd’hui, les Islandais appellent à la
révolution, au sens littéral ».
Les banquiers internationaux regardent maintenant du
côté de la Hongrie et de l’Ukraine, mais encore de la
Biélorussie, la Serbie, la Roumanie, la Lettonie,
l’Estonie et de la Lituanie. La peur de voir les faillites
nationales conduire à des troubles politiques et sociaux
ne se limite pas aux petits pays. Il y a de sérieuses
discussions concernant la possibilité d’un destin
similaire touchant le Royaume-Uni9. Patrick Hosking
a posé la question suivante dans le numéro de Times
du 22 octobre 2008 : « La Grande-Bretagne est-elle
juste une version plus grande de l’Islande ? La City de
Londres commence assurément à ressembler un peu
trop à Reykjavik, mais avec des bâtiments plus grands
et un peu moins de morue… Dans les faits, les
banques du pays sont en grande partie en faillite ».

Les fans d’Obama deviendront-ils
ses pires ennemis ?

B. Obama a donc nommé son équipe de responsables
économiques. La lecture des noms figurant sur la liste
se passe de tout commentaire. Les « néo-con », eux,
ont applaudi. La seule différence avec l’ancienne
administration Bush est qu’aujourd’hui le CFR pense
qu’il sera plus difficile de diaboliser les Etats-Unis. A
peu de chose près, l’administration Obama appliquera
la même politique que la précédente. Comme
l’exprimait un initié avec à propos : « Quand on a
désormais quelqu’un comme Obama à la présidence, il
sera plus facile d’imposer aux citoyens du village global
une politique et des mesures impossibles à réaliser
avec l’administration Bush, largement haïe »10.
Traduction, par un exemple, de l’absence de tout
changement pour le citoyen américain. Larry Summers
est le cerveau qui, sur le plan économique, pense pour
Obama. Nul autre que lui n’a eu, sur les questions
économiques, plus d’influence sur le candidat
démocrate lors de la dernière campagne présidentielle.
L. Summers a commencé sa carrière gouvernementale
dans l’équipe de Martin Feldstein, le chef des
conseillers économiques de R. Reagan qui, en cas de
crise économique majeure, a écarté les solutions par
développement des infrastructures et des grands
travaux. Ensuite, Summers a été employé par le
gouvernement lituanien pour favoriser le
développement économique du pays. C’est donc la
première fois que Summers a pu tester, sur un pays,
ses conceptions libérales pour résoudre une crise.
Qu’en dit l’hebdomadaire The Nation, du 10 novembre
2008 ? « Les résultats furent suicidaires au sens propre
du terme. Quand Summers est arrivé, le taux de suicide
était de 26,1 pour 100 000 Lituaniens et baissait. Cinq
années après la mainmise de Summers sur l’économie
lituanienne, la vie est devenue tellement insupportable
que le taux de suicide a presque doublé, passant à
45,6 pour 100 000 habitants, soit le taux le plus élevé
au monde. Les choses ont tant empiré qu’après
seulement deux ans de transition économique sous la
direction de Summers, les Lituaniens, traumatisés, ont
voté pour ramener les communistes au pouvoir. C’était
le premier pays d’Europe de l’Est à le faire, même si
deux ans auparavant les Lituaniens étaient morts dans
la rue pour combattre le communisme ! » L. Summers
est l’associé de Robert Rubin, le grand manitou de Wall
Street et, comme Paulson, un ancien dirigeant du géant
Goldman Sachs. Ces personnages viennent de mettre
sur le dos des contribuables américains la bagatelle de
7 800 milliards de dollars pour le sauvetage de leurs
institutions financières. Une somme représentant la
moitié du PNB américain !
Ajoutons cette autre coïncidence : B. Obama a chargé
Michael Warren et Josh Gotbaum de l’aider à encadrer
la prochaine équipe responsable du département du
Trésor. Or, Michael Warren travaille pour Stonebridge
International, une société de lobbying et de conseil aux
multinationales et Josh Gotbaum, un ancien partenaire
et gérant de la banque d’investissement Lazard Frères,
est aujourd’hui le dirigeant d’un hedge fund
spéculateur, Blue Wolf Capital. Chacun comprendra
l’importance du changement… dans la continuité, voire
pire, comme chacun pourra le constater au fil des mois.
D’ailleurs Karl Rove, un « néo-con » très dangereux,
comme LIESI et d’autres ont pu le montrer tout au long
de ces huit dernières années, a donné son avis dans
un article publié par le Wall Street Journal du 28
novembre 2008 : « Applaudissements pour Obama : il a
composé une équipe économique de premier ordre ».

Le destin d’Israël sera t-il tout feu
tout flamme à partir de 2009-10 ?

Au sein du Likoud, la popularité de Moshe Feiglin ne
cesse de grimper et devrait être interprétée comme
« très dangereuse » par les Israéliens qui semblent ne
pas comprendre grand chose au dramatique destin que
leur réserve la finance khazare.
Lors des dernières primaires du 8 décembre 2008
organisées au sein du Likoud, une véritable fracture est
apparue entre le sioniste et jabotinskyste Netanyahu11
et le leader d’extrême-droite Moshe Feiglin. Agé de 45
ans, Moshe Feiglin prône le « transfert » forcé des
Israéliens arabes en Jordanie et l’exclusion des nonjuifs
de la citoyenneté israélienne. Moshe Feiglin s’est
fait connaître en 1993, lors de la fondation de son parti
Zo Artzeinu (Celle-ci est notre Terre, en hébreu, un
nom qui est un programme !), et comme opposant des
accords de paix d’Oslo de la même année. Etant donné
la faiblesse de son parti, Moshe Feiglin a intégré le
Likoud et, depuis 2005, est devenu l’opposant principal
de B. Netanyahu. En 2005, Moshe Feiglin obtenait
12,5% des voix et en 2007 il a augmenté ce score à
23,4% contre 72% pour Netanyahu. Cette progression
est très inquiétante et va s’accroître avec la politique de
la nouvelle administration Obama, ainsi que la prise en
compte des effets pervers de la crise au sein de la
société israélienne.
L’extrême popularité dont jouit Moshe Feiglin en Israël
ne fera pas oublier qu’en mars 2008, la Grande-
Bretagne lui avait interdit de poser le pied sur son
territoire au motif que, pour le gouvernement
britannique, il « encourage et justifie les violences
terroristes » et « prêche une haine raciale susceptible
de provoquer des violences intercommunautaires au
Royaume-Uni ». Voir les Britanniques, pourtant si
accommodants avec les réseaux terroristes
nationalistes, réagir ainsi face à un tel personnage a de
quoi donner des sueurs froides. En fouillant les
archives du quotidien israélien Haaretz, en 1995,
Moshe Feiglin déclarait : « Il n’y a aucun doute que le
judaïsme est raciste à bien des égards. Quand les
Nations Unies ont assimilé le sionisme à du racisme [en
1975], je ne trouvais aucune raison de protester. Ceux
qui pensent que pour être raciste il faut distinguer des
races doivent accepter le fait que le sionisme est
raciste ». Et s’agissant des Palestiniens, il disait : « il
n’y a pas de nation palestinienne. Il y a seulement une
population arabophone qui a soudainement décidé de
s’identifier en tant que peuple. Ce sont des parasites du
mouvement sioniste ».
Au sein du Likoud, Moshe Feiglin a créé la faction
Manhigut Yehudit (Leadership juif). Elle compte déjà
7 000 membres qui s’activent à rechercher des
alliances avec des députés de la Knesset considérés
comme modérés.
Etant donné l’évolution prochaine de la conjoncture
économique internationale, Tzipi Livni, la principale
concurrente du Likoud lors des législatives de février
2009, leader du Parti Kadima et actuelle ministre des
Affaires étrangères, a bien peu de chance de briller.
Aussi, on comprend mieux ses joutes oratoires contre
les rabbins extrémistes ainsi que le curieux discours
d’E. Olmert dont LIESI a récemment parlé. Comme si
ces personnes savaient qu’Israël se trouvait dans une
situation semblable à celle de l’Allemagne avant
l’arrivée de nationalistes « extrémistes ». Ce petit
monde a choisi la fuite en avant ! Ainsi s’expliquent les
événements actuels au Proche-Orient : ils illustrent
cette panique de l’exécutif israélien dont LIESI faisait
état dans son précédent numéro, juste AVANT que ces
événements dramatiques ne surviennent. Selon cette
logique, aujourd’hui, tous les partis israéliens appellent
à l’union nationale pour faire pression sur Washington,
juste AVANT l’arrivée d’Obama à la Maison Blanche.
Au même moment, S. Peres présente un nouveau plan
économique qui doit « transformer Israël en une
puissance montante de l’économie mondiale ». Là
aussi, l’union nationale est recherchée ; selon Peres, ce
projet a été « établi en concertation avec les différents
leaders de l’économie israélienne et de hauts
responsables militaires ».

Panique des autorités chinoises
pour 2009-2010

Suite à un entretien avec un franc-maçon de très haut
niveau, spécialiste du commerce international avec la
Chine, LIESI reprend quelques éléments d’information
sur cette région du monde dont on ne parle guère. Et
pour cause ! Le gouvernement chinois est totalement
désemparé face aux signes d’une récession globale
grandissante. Il ne maîtrise pas les événements
économiques qui entraînent déjà, à grande échelle, des
fermetures d’usines, un chômage croissant et une
agitation sociale qui s’amplifie. Le 27 novembre 2008,
Zhang Ping, le président de la Commission nationale
des réformes et du développement, avait mis en garde
sur le fait que « les réductions de production
excessives et les fermetures d’entreprises auront pour
conséquence un chômage massif qui mènera à une
instabilité sociale ». Ces observations furent faites
après que des responsables de Shenzhen, l’une des
capitales manufacturières de la Chine, ont reconnu que
50 000 emplois avaient été détruits et que 682 usines
avaient fermé cette année. Ce chiffre est encore loin de
la vérité.
Le 9 novembre 2008, le South China Morning Post a
signalé qu’IMA Asia, une agence d’information des
entreprises, avait fait passer de « faible » à « moyen »
le profil de risque politique de la Chine en commentant :
« Nous sommes préoccupés quant au potentiel
d’agitation au sein d’un massif réservoir de travailleurs
migrants confrontés à des licenciements dans les
secteurs du bâtiment et des exportations manufacturières
». Le journal a rapporté que le ministre de la
Sécurité publique, Meng Jianzhu, avait recommandé à
la police d’être « entièrement consciente du défi
qu’entraînait la crise financière mondiale et de faire de
son mieux pour sauvegarder la stabilité sociale ».
En Chine, les deux principaux moteurs de la croissance
sont l’activité du bâtiment et la production
manufacturière. Or, toutes deux sont en train de ralentir
fortement. Selon les estimations de Macquarie
Securities, l’on s’attend à ce que l’industrie du bâtiment
chinois, représentant un quart des investissements
dans l’immobilisation fixe et employant 77 millions de
travailleurs, se contracte de 30% en 2009, mettant en
péril la croissance même de la Chine !
Le magazine économique Caijing a estimé que 2,3
millions d’emplois seront supprimés dans les industries
exportatrices étant donné que la production était réduite
en fonction de la baisse de la demande extérieure. La
croissance des exportations chinoises a presque baissé
de moitié en passant d’un taux annuel de 20% au début
de 2008 à 11,1% au cours de ces trois derniers
trimestres. Les entreprises réclament des réductions de
salaire au moment où les exportations chinoises sont
confrontées à une concurrence féroce sur des marchés
mondiaux qui rétrécissent.
Dernièrement, le régime chinois a annoncé un vaste
plan de relance. L’ampleur de ces mesures traduit la
panique, désormais omniprésente, des dirigeants. Une
grande partie de cet argent est supposée aller à des
projets déjà élaborés il y a des années. Cette
expansion économique anarchique, notamment de
l’industrie lourde dominée par les entreprises d’Etat, est
en train de s’effondrer. Selon des confidences faites à
LIESI, d’énormes quantités de stocks de certains
minerais sont en attente dans plus d’une vingtaine de
ports chinois. Cela atteste de l’effondrement du boom
économique mondial. Avec la baisse des recettes
gouvernementales, d’autres analystes préviennent que
cet énorme plan de relance entraînera un
accroissement de la dette publique. Enfin, selon un
rapport publié début décembre 2008 par la faculté
chinoise des sciences sociales, un million de diplômés
de la promotion 2008 ne trouveront pas d’emploi cette
année. Les autres 5,92 millions de jeunes diplômés
entrant sur le marché du travail l’année prochaine
affronteront une perspective plus sombre encore, tout
comme les millions de migrants ruraux et de travailleurs
urbains qui sont en quête d’un emploi. Sur le plan
humain, la Chine est sur un volcan ! Et l’épicentre de la
crise est encore loin puisque LIESI la situe vers
l’automne 2009/hiver 2010.

1 La nomination par Obama de Paul Volcker (ancien président
de la Banque centrale américaine de 1979 à 1987) à la tête du
comité de Conseil économique de la Maison-Blanche pour
superviser la politique de stabilisation des marchés financiers
et du gouvernement, est un signe qui ne doit tromper
personne. Au cours des années 80, nul autre que P. Volcker
n’a été associé à la création délibérée du chômage de masse
pour détruire la résistance des Américains à la politique
menée par le « cartel bancaire ». A cette époque, Paul Volcker
a mis en oeuvre une politique monétaire qui a entraîné la
destruction de vastes sections de l’industrie, poussant les taux
d’intérêt vers des sommets. Curieusement, juste avant de
partir, Volcker a créé les conditions idylliques permettant à A.
Greenspan de développer la spéculation financière dans
l’économie américaine. Et après cela, d’aucuns diront que
mettre en évidence une telle concordance est pure
spéculation. Pour information, les Etats-Unis viennent de
perdre 1 257 000 emplois au cours des TROIS derniers
mois !

2 Voir BREVES DE LIESI, décembre/janvier 2009.

3 Voici le commentaire intelligent du journal autrichien Profile :
« Berlin soupçonne Paris de manipuler le système
économique communautaire,… de dévaluer l’euro ».

4 Ed. Hors commerce. Epuisé, comme de bien entendu.


5 Une pratique identique à celle menée par Gorbatchev juste
avant la débâcle monétaire et une grande inflation en Russie.
6 Voici ce que dit Maurice Allais, prix Nobel 1988 de Sciences
économiques : « Dans son essence, la création de monnaie
ex nihilo actuelle par le système bancaire est identique [...] à la
création de monnaie par des faux-monnayeurs. Concrètement,
elle aboutit au même résultat. La seule différence est que ceux
qui en profitent sont différents ».
C’est précisément là que se trouve le coeur du problème.
Prétendre voir la dette comme une chose en soi, impliquant
une contrainte objective, relève soit de l’ignorance, soit de la
tromperie. La vraie question est en effet : qui a le pouvoir de
créer la monnaie-crédit et pour en faire quoi ? Il est aujourd’hui
clair que ce pouvoir appartient aux banques commerciales
privées, selon la loi des Etats et des traités européens, et que
l’Etat doit leur emprunter (s’endetter auprès d’elles) pour
pouvoir investir. Quand il veut construire des routes, des
hôpitaux ou des crèches, il doit emprunter aux acteurs privés,
qui créent, eux, la monnaie à partir de rien, et leur payer un
intérêt, au lieu de créer lui-même l’argent dont il a besoin, en
anticipation des bénéfices qu’il peut attendre de l’équipement
de la nature et de l’homme, sans verser d’intérêt à quiconque.


7 Voir les BREVES DE LIESI de décembre/janvier 2009. All
News Web Ireland déclare : « Il y a de fortes chances que
l’Irlande soit le prochain pays d’Europe à subir une grosse
dégringolade. ‘‘Le marché irlandais de l’immobilier est
excessivement cher et le niveau des dettes ici crève le
plafond. Les investissements américains commencent à se
tarir, la bulle va éclater’’, argumente Sean McCarthy, conseiller
financier dans le secteur bancaire irlandais. ‘‘Quand la bulle de
l’immobilier va vraiment se dégonfler ici et que la panique va
prendre le dessus, alors que Dieu vienne en aide à
l’Irlande’’ ».
8 Ce message du « cartel » est adressé à quasiment tous les
pays : chômage et flambée des prix alimentaires, ce sera
en effet pour demain. Que le lecteur prenne note !
9 LIESI a toujours annoncé un grave conflit entre l’IRAN et
ISRAEL lorsque la City s’effondrerait. Nous n’y sommes pas
encore mais l’on en prend le chemin.


10 Citons ce commentaire de l’agence de renseignement
Stratfor : « Les partisans d’Obama ont cru que la position
d’Obama sur l’Irak était en désaccord avec celle du
gouvernement Bush. Nous n’avons jamais pu clairement
trouver la différence. L’intelligence de la campagne
présidentielle d’Obama est qu’il a convaincu ses partisans les
plus durs de son intention d’effectuer un changement radical
de politique dans tous les domaines, sans jamais spécifier
quelle politique il projetait de changer et sans jamais exclure la
possibilité d’une interprétation flexible de ses engagements ».


11 B. Netanyahu a réussi à recruter Ze’ev Jabotinsky, le petitfils
et homonyme du leader de la milice extrémiste Irgoun et
cofondateur du Likoud, réputé pour ses sympathies avec
certains nazis. Voir notre brochure « Vladimir Jabotinsky ».

1 commentaire:

Simon a dit…

Merci ! Très intéressant..
Je devrai vraiment m'abonner à la lettre d'information LIESI ...